Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/166

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que son frère de ne pas le quitter, et comprenant que par ce moyen il était plus facile à ébranler et à renverser tout d’un coup que s’il eût, au contraire, longuement songé à Françoise.

Vingt fois un frisson passa dans son corps, un courant électrique traversa sa poitrine et il faillit se lever, tout laisser et accourir chez Françoise en lui criant : Ta lettre était admirable, que le destin s’accomplisse, advienne que pourra !

La nouvelle lettre de Mme du Quesnoy lui fit certainement plaisir, car tout ce qui venait d’elle était adorable et merveilleux. Il aima ce doux arrangement d’idées, bien qu’un peu forcé ; mais il ne s’attendait pas que Françoise se fût si promptement jetée vers un autre extrême.

Et à chaque phrase qu’il lisait, répondait une phrase de l’autre lettre, l’ardente, celle qui avait été écrite avec un fer rouge.

Et il lui fallut de longs raisonnements pour conclure par un sourire d’attendrissement. Mais il n’était pas sans quelque amertume.

Je dois me soumettre moi-même à la loi pour laquelle j’ai tant combattu, se dit-il. Je ne puis, moi aussi, que me faire un bonheur dans l’éther.

Heureusement sa loyauté avait un grand dédommagement, une pensée riait dans son cœur et le ranimait :

— Je me suis dévoué à elle, et elle le mérite. Je lui ai sauvé l’avenir.

Lorsqu’Allart alla le lendemain chez Françoise, elle se précipita à sa rencontre, et il trouva une personne