Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

land d’une façon lugubre. Je l’ai appris hier par une lettre d’agent de change qui me réclamait d’énormes différences à payer. Ce gueux, au lieu d’employer notre argent à établir une maison de banque comme on en était convenu, s’en servait pour jouer à la Bourse, en notre nom, en notre nom, madame, quoiqu’il lui fût interdit toute opération de ce genre. Oh ! si jamais il me retombe sous la main… Qui s’en serait défié, il avait l’air si aimable, c’était un si bon ami ! Ah ! madame, comme on a tort d’avoir de la confiance. Et comme il savait vous prendre à sa glu. C’étaient des affaires merveilleuses, qui ne pouvaient pas échouer. Il vous parlait deux heures de suite. On ne savait quelle objection lui faire, il les renversait toutes. Et il était si convaincu ; il vous faisait croire ce qu’il voulait. Oh. le coquin, le coquin. Mais c’est égal, votre mari n’a pas bien agi non plus. Un ambassadeur ! je ne l’aurais jamais cru. Jugez donc, madame, quatre-vingt mille francs, c’était un joli pot de vin, et pour se moquer de nous Ce n’est pas bien, non, ce n’est pas bien. C’était encore Niflart qui m’avait monté la tête pour cette affaire de chemin de fer. Oh ! le scélérat.

Popeland avait l’air si désolé que Françoise ne voulut point le maltraiter.

— La justice n’interviendra-t-elle pas ? demanda Mme du Quesnoy, qui voyait déjà son nom compromis, livré au public.

— Eh ! dit Popeland, le renard a quitté son terrier après avoir plumé les poules ; la justice ne nous rendra pas notre argent.