Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/181

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ramené, mais si j’ai été un peu vif, comprenez qu’on ne doit pas être dans son assiette après une secousse comme celle-là. Voici mon adresse, pour le cas où vous auriez quelque chose de nouveau à me faire savoir.

Il déposa sa carte sur une table ; puis, revenu à ses sentiments de parfait chevalier français, il voulut, en partant, prendre la main de Françoise pour la baiser.

M. Popeland s’en alla en se dandinant, il avait retrouvé son air heureux et sot presque tout entier.

N’ayant que les renseignements fort incomplets de cet homme et ses accusations contre Joachim, Françoise s’exagérait la part prise par celui-ci aux affaires de Niflart. Sa résolution avait été arrêtée immédiatement ; le nom de du Quesnoy, tant qu’il serait malheureusement à elle, n’aurait aucune tache. Elle était décidée à sacrifier toute sa fortune personnelle pour payer les dettes de Joachim, et songea même à prendre en main la direction de la conduite de son mari, lorsque, ruiné, il serait forcé d’avoir recours à elle. Et ces nouveaux actes à accomplir, l’énergie dont il fallait faire provision, le retour de son mari, des desseins fermes et radicaux lui rendaient tout son ressort. La guerre allait probablement venir, mais elle était bienvenue. Les accablantes oppressions de la vie amoureuse feraient place à des mouvements enfin actifs.

Dans la journée, il vint plusieurs lettres à l’adresse de Joachim. Mme du Quesnoy pensa qu’elles devaient avoir trait à l’aventure de Niflart, elle les lui envoya accompagnées de ces mots :

« Votre homme d’affaires ou votre associé qui s’ap-