Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les moyens de vengeance, hors la calomnie, les accusations, ne sont pas très faciles à trouver. Rose était toujours obligée de s’en remettre à l’avenir.

Elle se promit d’apaiser Joachim.

Ces heurts de leurs deux personnalités étaient assez fréquents. Mais le plaisir, une pareille facilité de doctrines, la vanité, et les rancunes de Rose contre Françoise, les réconciliaient toujours.

Ils se retrouvèrent au château à dîner. Mme  d’Archeranges, dont la position d’étrangère rendait trop voyante la liaison avec M. du Quesnoy, avait été, au commencement, assez embarrassée de son attitude à N… Aussi s’était-elle attachée à capter les bonnes grâces d’une vieille dame de la petite cour, qu’elle avait un peu connue à Paris, et à s’en faire patronner, ce qui lui permettait de n’arriver pas seule chez le prince.

Joachim annonça son prochain départ à celui-ci qui le regretta beaucoup. Il parut d’ailleurs gai, calme et aimable, comme la veille. Rose seule reconnaissait combien il se forçait, à d’imperceptibles frémissements de son visage.

Elle put le prendre à l’écart, un moment dans la soirée, et lui dit d’un ton pénétré : Vous devez bien souffrir ?

Il voulait passer outre et ne pas l’écouter. Elle le retint un peu :

— J’ai pensé à vous toute la journée. Je vous demande pardon, mon ami, de ma réception de ce matin. Je ne sais où j’avais la tête. J’en ai été bien affligée