Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/190

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ensuite. Vous n’auriez pas dû vous en irriter ; vous connaissez les folies involontaires de mon esprit.

— Soit ! répondit-il avec un sourire froid.

— Vos résolutions sont-elles toujours les mêmes ?

— Oui.

— Et vous ne pouvez rien sauver du naufrage ?

— Non.

— Mais la fortune de votre femme vous reste.

— C’est la sienne ! dit d’un ton noble Joachim, qui ne pensait pas qu’il y eût la moindre ressource du côté de Françoise.

— Elle ne fera rien pour vous, en effet, ajouta Rose. Ah ! je partirai avec vous. Vous m’êtes plus cher que jamais.

Cette sorte de cri du cœur qu’elle jeta bien ne toucha pas Joachim, comme il eût fait le matin. En se voyant dans le salon tout illuminé, en se voyant encore important, considéré, puissant, il lui semblait que rien n’était changé dans sa situation.

Il inclina la tête en signe de remercîment.

Croyant tomber juste, elle reprit : Mon pauvre ami, cette fête, ce monde joyeux, doivent vous paraître si importuns.

— Et pourquoi donc ? répliqua-t-il avec une espèce de superbe.

Mais Rose lui plut, en reprenant :

— Vous avez un front de bronze, rien ne l’altère !

Il sourit presque joyeusement.

— Vous verrai-je demain ? lui demanda Rose, le laissant.