Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/201

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Il n’avait point non plus revu sa sœur, se bornant à lui faire demander, par l’entremise de son ancien précepteur, tous les papiers ou les autorisations dont il eut besoin pour régulariser son embarquement. Le bâtiment marchand qui l’emmenait traversait les parages où stationnait un navire commandé par M. d’Archeranges, et Charles espérait rencontrer son beau-frère.

Allart, après avoir dit ce départ à Françoise, lui apprit brièvement ce qui s’était passé entre Charles et M. du Quesnoy.

— Oh ! quel homme, s’écria-t-elle indignée.

Elle voyait la délicatesse, l’honneur, tout ce qu’il y a de beau et de noble à la merci de la force brutale et vicieuse, la plus odieuse de toutes. Ne lui en arriverait-il pas autant, à elle ? Son mari lui apparaissait sous un aspect redoutable tout nouveau.

— C’est épouvantable ! Ce pauvre enfant est un héros.

Elle pensa alors pour la première fois à une lutte entre Joachim et Philippe. Mais Philippe était un homme énergique.

Une espèce de désir de voir infliger à Joachim la peine du talion la saisissait et l’inquiétait en même temps comme une mauvaise pensée.

Mais c’étaient de rapides sensations remplacées bientôt par d’autres.