Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/200

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voyait M. du Quesnoy, debout, armé. Il le voyait aussi dans ce salon, il le voyait encore dans la chambre de Françoise.

— Ah ! s’écria-t-il violemment, votre vie n’est pas à moi ! Combien de temps faudra-t-il donc le supporter ?

Ils semblèrent n’oser rien ajouter ni l’un ni l’autre.

Allart partit de là comme un homme qui a fait une grande chute, n’a rien de brisé et pourtant se sent entièrement défait, désarticulé. Il fit tout cependant pour rasséréner Françoise avant de la quitter.

Puis chaque jour il vint demander à Mme du Quesnoy : Quand arrive-t-il, avez-vous des nouvelles ?

Elle-même attendait avec un profond malaise.

Lorsqu’elle songeait au cortège d’affaires, de préoccupations d’argent qu’allait amener Joachim, elle se le reprochait comme une injustice faite à Allart. Cependant elle ne pouvait s’empêcher de réfléchir longuement aux méfaits probables de M. du Quesnoy. Elle cherchait à deviner quel genre de vilenies il devait avoir commises et jusqu’où il les avait poussées.

Mlle Guay avait accédé avec son enthousiasme habituel au projet de donner asile aux deux amants dérangés dans leur nid.

Allart eut pendant ce court intervalle la visite de Charles de Bertiny. Celui-ci partait pour Brest où il s’embarquait. Après un voyage au-delà de l’équateur, il reviendrait concourir pour le grade d’aspirant de marine. Il chargea Allart de faire ses adieux à Mme du Quesnoy qu’il ne voulait pas revoir avant d’être devenu homme.