Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/215

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— Oui ! dit sèchement Joachim que crispait le langage brutal des affaires, ce jour-là.

— Ah ! il faudra le faire transporter à Mme  du Quesnoy en déduction. C’est une noble femme, mais il ne paraît pas qu’elle entende les affaires mieux que… Enfin, je n’ai qu’à exécuter ce que l’on me demande ! Demain soir, mon clerc viendra vous faire signer tous les actes exigés. Et après-demain, nous aurons fini. Vous n’avez à vous occuper de rien. Je verrai les agents de change et les solderai moi-même en votre nom.

Je pense que je dérangerais Mme  du Quesnoy en lui présentant mes respects. Si elle a quelque chose à me faire dire, qu’elle veuille bien en prévenir mon clerc demain soir.

Humilié, froissé de l’inquisition obligatoire du notaire, de son blâme indirect, de son dédain facile à deviner, Joachim le salua et le reconduisit sans mot dire jusqu’à la porte du salon.

M. du Quesnoy revint au milieu du salon et s’arrêta tout court. La bougie qui brûlait sur une table était décidément comme un cierge.

Il étouffait d’atroce dépit, de chagrin, de rancune.

— Croiraient-ils que ma ruine soit feinte se dit-il. Où veulent-ils en venir ?

D’un mouvement rapide, il marcha vers la chambre de Françoise et entra.

Mme  du Quesnoy écrivait. Elle repoussa devant elle le papier. Joachim y jeta les yeux de loin, quoiqu’elle pût le voir, et lut en tête : « Chère amie !… »