Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/223

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ce moment ; la question était mal entamée, mais il n’avait pu retarder plus longtemps ces trois mots brûlaient ses lèvres. Maintenant il fallait achever cette charge sur l’ennemi, tout engager désespérément. Il voyait le visage de Françoise redevenu de glace. Il se jeta à corps perdu à l’assaut.

— En un an et demi je vous rends vos quatre cent mille francs. Le gain est sûr. Tous les jours, voyez, il se fonde de grandes compagnies par actions. Ces actions doublent, triplent en peu de temps. On ne court aucun risque. Vous le comprenez. Malheureusement les femmes ne sont pas au courant… Tenez, prenons un journal, je vais vous expliquer… Le ton était haché, palpitant.

— Oh ! dit Françoise, voilà comme vous vous amendez

— Mais vous ne me refuserez pas les moyens de m’acquitter envers vous ! Eh bien soit, ces cinquante mille francs seraient perdus, je suppose l’impossible. Mais cela ne vous appauvrirait guère plus. Il n’est même pas besoin de les risquer, nullement besoin. Réfléchissez : il suffit qu’ils me servent à conserver mon train pendant six ou huit mois encore. Alors on voit que j’ai tout payé, que je ne suis ni terrassé, ni entamé. Je rentre en faveur au ministère et nous partons pour Florence ou pour Stuttgard. En Italie et en Allemagne on fait grande figure à peu de frais. Nous mettrons de côté, et au bout de trois ans, cent cinquante mille francs seront rentrés dans votre secrétaire ! c’est d’une simplicité absolue.