seyant, se relevant brusquement, frappant les meubles de la main, disait presque à haute voix :
— Eh ! c’est pour elle-même qu’elle a fait cet acte magnifique, moi je n’y entre pour rien. Elle me l’a avoué cyniquement. Eh bien ! je ne lui dois aucune obligation. Cette maudite folle m’entravera toujours. Maintenant, je le vois, ce n’est pas par sottise, c’est par volonté qu’elle veut me briser, m’écraser. Je ne me laisserai pas faire. Cette misère de cinquante mille francs ! Que lui en coûtait-il de me les donner ? Je les trouverai n’importe où, et quand j’aurai refait ma fortune, je la chasserai !
Je puis la blesser, je ne puis pas la séduire. Où glisser un trait à travers cette armure de haine ! Il est facile d’être habile avec des gens qui inclinent vers le but où l’on désire les mener, mais cette créature qui ne rêve que ma perte ! Il aurait fallu s’humilier ! je l’ai fait. Cela ne vient pas d’elle. Un homme est derrière. Elle a rempli la coupe. Je ne souffrirai plus d’arrogances. Je la souffletterai à chaque mot qu’elle voudra dire avec son air dominateur. Je ne lui ai que trop laissé la puissance de nuire.
Il se prit le front à deux mains.
Et dire que ces cinquante mille francs, dans un an ce serait trois cent mille, dans deux ans sept cent, dans trois un million, et la splendeur, la force ! Oh ! ma chère amie, vous vous en repentirez.
Le lendemain, M. Blanchart retint Joachim et Françoise une partie de la journée. Il vint dès onze heures du matin. Il avait d’assez nombreux actes à libeller