Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/225

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justement ce dont je tente de vous préserver, répondit Françoise, troublée par ses supplications et son agitation.

Immédiatement il revint à une froide colère.

— Bien, reprit-il d’un ton acéré, n’en parlons plus. Mais je vous préviens que rien ici ne changera avant qu’il me convienne. On ne vendra rien et nous ne quitterons pas cet hôtel. Je suis forcé de subir vos cadeaux. Je ne vous les demandais pas. Soyez certaine qu’à partir de ce moment je serai plus que jamais le maître.

Il sortit de la chambre d’un pas assez lent et retourna dans son cabinet ; mais là il bouleversa tout, fit voler les papiers en l’air, renversa des chaises.

— Ah ! se dit Françoise pendant qu’il partait, il est odieux. Quelles folies va-t-il faire ? Je prierai M. Blanchart de surveiller toutes ses vilenies.

Elle reportait sur toutes les actions de son mari l’idée de bassesse qu’elle avait du caractère de l’homme. Elle ne voulait pas qu’il en fît d’innocentes.

Pour la première fois aussi, elle pensa qu’elle aurait dû le voir à ses pieds en reconnaissance de ce qu’elle l’avait sauvé de l’ignominie. Et il m’a menacée ! se dit-elle. Oh ! Philippe, il vous haïra !

Elle sentait qu’un ennemi mortel habitait là, sous le même toit, à deux pas d’elle. Elle ne pouvait savoir combien avait été rude la façon avec laquelle elle avait frappé Joachim de ce coup de massue qui s’appelait une générosité sans exemple.

M. du Quesnoy, marchant à grands pas, puis s’as-