Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/231

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signer en blanc à Joachim divers papiers timbrés, lui rendit sa liberté.

Le notaire dit toutefois à Françoise :

— Il serait bon de prévenir Mme la baronne de ce que vous avez fait.

Ce mot inquiéta Joachim.

— Peut-elle s’y opposer ? demanda Françoise.

— Non.

— Eh bien ! nous ne la dérangerons pas, dit Mme du Quesnoy.

— Du reste, interrompit Joachim, je compte la voir aujourd’hui et lui en dirai quelques mots.

M. Blanchart interrogea des yeux Françoise. Son regard signifiait : Il serait préférable que vous vous en chargeassiez.

Mais Françoise acquiesça aux paroles de son mari.

Le notaire avait sur le cœur les impolitesses et les hauteurs de Joachim.

— Ma foi, dit-il, combien de femmes, à la place de madame, auraient demandé une séparation de biens !

Joachim en pâlit, au grand plaisir de M. Blanchart, qui se retira après avoir lancé cette flèche.

Du reste Joachim avait un nouveau projet encore.

Le matin même, M. Popeland, pensant agir avec la plus délicate discrétion, lui avait envoyé sa carte, façon réservée de se rappeler au souvenir du débiteur sans le choquer.

Réemprunter à Popeland les quatre-vingt mille francs que paierait Françoise, c’était là une belle opération. On aurait raison sans trop de peine de ce bourgeois