Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/237

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me donnerez une lettre de crédit. Mon apport n’est que nominal. Je sollicite l’ambassade de La Haye, et ces quatre-vingt mille francs me sont nécessaires pour établir une fois pour toutes les bases d’un train sérieux et convenable.

Vous savez ce qu’il en est. Enfin, avant huit jours je me charge de faire avancer fortement l’étude de votre chemin de fer, au point d’obtenir la désignation d’un ingénieur chargé d’examiner le lieu.

— Je ne dis pas non, dés lors, répliqua M. Popeland qui était un homme faible.

Vaguement, cependant, ces façons, ces propos lui rappelaient ceux de Niflart.

— Je ne dis pas non, répéta-t-il, je réfléchirai.

— Je n’aurai du reste besoin que de quarante mille francs, lâcha Joachim entraîné par la crainte d’une résistance.

La poitrine de M. Popeland sembla être allégée.

— Dans ce cas… dit-il d’un ton approbatif.

— Je vous rembourserai en deux ans et à dix pour cent ! Il me semble que cet emprunt est fait à de belles conditions pour vous. Votre chemin de fer, la croix, la direction de notre banque, dix pour cent. Allons, vous vous défiez de moi, parce que je vous offre trop !

— Oh !

— Comme vous avez douté de mon désintéressement je désire vous prouver que j’aime à rendre service aux gens d’honneur et d’intelligence.

Popeland fut près d’offrir l’argent sans condition de remboursement, mais le souvenir de Niflart l’arrêta :