Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/239

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— Eh bien, mon pauvre enfant, lui dit-elle, l’adversité vous frappe à grands coups. Soyez fort comme dans la bonne fortune. Je n’ai jamais faibli et cependant j’ai passé par de cruelles épreuves, moi aussi. Vous voilà presque dans la même situation que le baron quand ses ennemis l’ont empêché d’arriver au ministère. Nous avons fait des jaloux, Joachim mais, je veux ou perdre tout à fait le peu de crédit que j’ai, ou vous faire nommer à un meilleur poste…

Elle en laissait cette fois son éternelle correspondance.

— Et je n’ai appris vos terribles ennuis que par des amis. Françoise n’a pas daigné m’en informer. Soit, si elle n’est ni bonne fille ni bonne femme, prenons-en notre parti. Je serai pour vous une mère et vous serez pour moi un fils.

— Je n’ai plus de ressources qu’en votre esprit si juste et si large, dit-il.

— C’est bien. Ne nous décourageons pas, mon cher enfant. On m’a dit que vous perdiez énormément.

— Hélas ! oui, je suis entièrement ruiné.

Elle se fit raconter toute l’histoire.

— Et voilà pourquoi ils vous battent froid aux affaires étrangères ! C’est ridicule. On devrait vous aider, au contraire. Mais je les secouerai. Avez-vous pris des arrangements ?

Joachim avait cru qu’elle ferait de grands cris et de grands reproches. Il s’excusa d’avoir eu confiance en Niflart.

— Mais le baron a bien perdu cent mille francs chez