Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/258

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— Ma pauvre amie, dit-il doucement, vous devez me comprendre. Laissons toutes ces choses dans l’ombre, cependant, et parlons de vous. Ce que je devine que vous avez fait vis-à-vis cet homme est bien beau, mais vous vous êtes trompée. Je suis certain qu’il ne vous le pardonnera pas. J’en ai beaucoup entendu parler. Je le connais peu, mais je sais quel est l’homme. Il recommencera d’ailleurs. Vous ne l’aurez ni ému ni corrigé.

S’il avait de la reconnaissance pour vous, je serais plus tranquille.

Voilà ce que nous avons à faire, s’écria-t-il comme frappé par une idée subite, votre mère l’a fait nommer à N… Eh bien, poussez-la à le faire envoyer ailleurs… Il hésita.

— Nous ne sommes pas très bien, elle et moi, dit Françoise.

Son agitation le reprit.

— Oh ! je ne puis rien pour vous ! s’écria-t-il avec angoisse et exaspération.

— Eh bien, reprit-il du ton violent avec lequel il parlait un instant auparavant, après tout, nous avons rempli nos devoirs, et nous avons nos droits à soutenir. Qu’il reparte, qu’il nous laisse libres. Nous sommes engrenés, nous n’avons pas à discuter nos moyens ; ce n’est pas de notre faute s’il faut que nous agissions d’une manière peut-être honteuse, immorale, que sais-je ! Nous ne pouvons toujours être des patients. Ce serait par trop ridicule. Nous étions heureux avant ce retour. Défendons notre bonheur. J’aurai au moins