Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/259

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l’illusion, le semblant de ce que je veux, sans quoi la vie me serait impossible.

— Et que voulez-vous, Philippe ? demanda Françoise machinalement, car elle était à moitié accablée.

— Vous voir toujours, avoir à moi tout seul tout votre temps, toutes vos pensées, toute votre présence !

La voix d’Allart eut une espèce de cri d’exaltation.

— Charlotte va entendre, dit Françoise, sans trop savoir ce qu’elle disait.

— Ah Charlotte ! répliqua-t-il avec impatience. Il se reprit : Eh bien ! Charlotte va nous donner son avis. Il ouvrit la porte du salon et appela : Mademoiselle Guay !

Celle-ci accourut.

— Mademoiselle, dit Allart, que pensez-vous que nous ayons de mieux à faire ?

— Mais, continuez à vous voir ici, répondit-elle.

— Oui, interrompit Philippe, et je serai contremandé à tout instant. Un jour il l’emmènera faire une visite, un autre…

— Mais, dit Françoise, croyez-vous donc que j’aie un maître ?

Allart secoua la tête.

— N’est-ce pas, Charlotte, continua-t-il, que nous devons tout mettre en œuvre pour qu’il reparte ?

Mlle Guay regarda Françoise comme si c’était elle-même, Charlotte, qui demandait conseil pour répondre.

— Vous avez peut-être raison, Philippe, dit Françoise.

— Oui, ajouta Charlotte d’un ton convaincu.