Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/271

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chait la consolation et le repos, car rien ne se décidait encore dans ses affaires. Tout traînait en longueur, et l’incertitude de l’attente commençait à le miner.

Laure ayant amené Noualhès chez Rose, Joachim fit la connaissance de l’officier, et ils devinrent très bons amis. Noualhès, qui ne trouvait le vicomte Ballot nullement à plaindre, et se figurait naïvement dédommager Laure des peines que lui causait son mari, plaignait beaucoup Joachim et était fort monté contre Allart.

Le vicomte Ballot accueillait toujours Noualhès avec une grande politesse. Une seule fois il lui fit essayer un de ses chevaux qui le jeta par terre très rudement. Laure sermonna très vivement Noualhès, et lui dit qu’il devait se détourner de ces plaisirs d’écurie qui faisaient des hommes grossiers. Elle craignait que le comte ne fît trop systématiquement essayer à Noualhès des chevaux vicieux.

Un mois à peu près s’écoula.

Rose et Laure recommencèrent plus d’une fois leurs attaques contre Françoise. M. du Quesnoy répondit que tous ces propos étaient insensés, que M. Allart était un homme des plus distingués sous tous les rapports ; formule invariable dont il parut vouloir se servir comme d’un bouclier.

Les deux femmes poussèrent adroitement Noualhès à lui peindre en noir le caractère d’Allart, et Noualhès, qui voyait dans la vicomtesse l’être le plus idéal, répéta docilement sans s’en douter ce que lui dicta Laure. Mais s’ils accroissaient son irritation, c’était pour ainsi