Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/280

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taille était dans la joie, attendant le grabuge. Cette fille était néanmoins disposée à soutenir son sexe dans une pareille affaire, et elle cherchait un moyen de garer Françoise.

Du reste, il n’y avait pas eu de lettres depuis quelque temps.

Mais à la suite de l’accès de somnambulisme, Françoise, inquiète et qui n’avait pas vu Allart de trois jours, la mère de celui-ci étant venue à Paris passer quelques instants, lui écrivit, comme d’habitude, sous le couvert de Mlle  Guay.

Quand elle donna la lettre à la femme de chambre, celle-ci lui demanda d’un air singulier :

— Est-ce que c’est une lettre importante ?

— Hein ? dit Françoise, qui crut à une curiosité impertinente.

— C’est que je dois passer de ce côté-là après midi, et je la porterais moi-même si elle n’était pas très pressée.

Françoise consentit. La femme de chambre se dit :

— Je l’ai prévenue, la lettre n’est pas importante, je la donne.

Elle en délibéra avec un valet de pied qui était son ami particulier :

— Que tu es bête dit-il, on te donne vingt francs, tu n’as pas à te faire de bile.

Elle porta la lettre à Joachim. Il l’ouvrit et lut : « Mon bon Philippe, je ne sais ce qu’il a, j’ai besoin de vous voir. »

Il donna quarante francs à la femme de chambre.