Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/279

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À tout cela se mêlaient de singulières idées. Une nuit, Françoise entendit ouvrir la porte de sa chambre. Réveillée en sursaut, elle cria d’une voix effrayée :

— Qui est donc là ?

— Moi, répondit la voix de Joachim.

— Êtes-vous malade ?

Il ne répondit pas et elle vit s’avancer une sorte d’ombre. Mille pensées passèrent aussitôt par sa tête et lui firent toutes plus de peur l’une que l’autre. L’influence inquiétante de la nuit s’y joignait. Françoise se suspendit à sa sonnette avec tant de violence, qu’à travers les murs elle entendit le tintement chez sa femme de chambre. Joachim disparut. La femme de chambre arriva peu après.

— Je suis fâchée de vous avoir réveillée, dit Françoise, j’ai eu une espèce de cauchemar. Ce n’est rien.

— Tout ça, c’est bien drôle, pensa cette fille.

Françoise ferma au verrou la porte de sa chambre.

Le lendemain, Joachim lui dit :

— C’est fort étrange, j’ai eu un accès de somnambulisme cette nuit, je me suis trouvé tout à coup debout au milieu de ma chambre, sans savoir comment.

Il l’examinait en dessous.

— Ah répliqua-t-elle, feignant d’admettre l’explication.

Joachim parla beaucoup de faits extraordinaires de cette espèce.

Cependant la femme de chambre avait raconté toutes les histoires aux autres domestiques et demandé conseil, mais sans se vanter qu’elle serait payée. Toute la vale-