Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/291

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le petit meuble, il croyait qu’elle allait tomber à genoux et demander grâce.

Les lettres d’Allart s’étaient éparpillées à terre. Joachim les ramassa, les parcourut d’un regard, en fit une poignée, et retourna à Françoise.

— Nierez-vous ? cria-t-il rugissant… À genoux !

Il la frappa encore au visage avec cette poignée de papiers. Elle ne détourna ni ne baissa la tête. Alors, au dernier degré de l’emportement, il lui asséna de son poing fermé un coup si formidable qu’elle tomba étendue sur le parquet.

Joachim se pencha sur elle, se demandant si elle n’était pas morte ; elle avait les yeux ouverts et encore pleins de mépris ! Il pensa à la tuer. Puis prenant les lettres d’une main, la lampe de l’autre, il enjamba le corps et sortit en fermant la porte à la clé.

Il alla brosser ses cheveux, changea rapidement d’habits et envoya chercher une voiture. Il courait réunir ses témoins.

Après son départ, les domestiques, très effrayés, vinrent à pas de loup écouter à la porte de la chambre de Françoise.

— Qu’est-ce qu’elle fait ?

— On n’entend rien.

— Est-ce qu’il l’aurait tuée ?

— La porte est fermée.

— Ah ! elle a remué !

— Ce sont leurs affaires, après tout

— C’était donc vrai que l’autre…

— Dame, ça en avait tout l’air !