Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/293

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Par hasard elle vit, dans la glace, sa figure ravagée. Elle se parla alors à elle-même en regardant cette malheureuse créature pâle. Vers sept heures elle reprit du courage et s’imposa d’attendre encore deux heures.

— À neuf heures, si je n’ai aucune nouvelle, dit-elle sourdement avec un grand mouvement, je me ferai ouvrir cette porte, je la briserai plutôt moi-même.

Par moments, assise, la tête lui tournait tandis qu’elle attendait, assaillie de tourments.

Pendant cette nuit, de leur côté, Allart et Joachim avaient agi. M. du Quesnoy choisit Noualhès pour le premier de ses témoins. L’officier hésita un peu, puis accepta, pour montrer à son ancien ami combien il désapprouvait sa conduite. Le second témoin fut le maître d’armes de Joachim.

Quant à Allart, il aurait voulu que le nom de Mme du Quesnoy ne fût pas prononcé dans cette affaire, mais comme la précipitation de ce duel était inusitée, il jugea, ayant songé à deux hommes fort honorables et fort sérieux pour l’accompagner, qu’il valait mieux leur confier toute la vérité, car il était sûr qu’ils garderaient le secret.

Il ne fallut rien moins qu’une déclaration d’honneur de sa part, pour que ces messieurs acceptassent la mission, les conditions d’outrance qui s’annonçaient paraissant bien violentes.

Ils étaient à peine rendus tous trois chez Allart, que les témoins de M. du Quesnoy arrivèrent. Très surpris à la vue de Noualhès, Allart crut d’abord à une tentative de conciliation, que d’ailleurs il voulait repousser.