Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Elle part ! se dit-il stupéfait. Eh bien allez, partez, bon voyage, que je n’entende plus parler de vous, cria-t-il, grossier, vulgaire, insolent jusqu’au bout.

Elle courait aveuglément pour revoir Allart, pour pleurer dans ses bras vivants ou glacés. Elle se jeta dans une voiture de place que le cocher conduisit bride abattue. Arrivée à la maison, elle dévora l’escalier.

En sonnant, elle trembla énormément.

— Oh ! je vais m’évanouir, je vais mourir avant de le voir se dit-elle.

Elle eut un vertige, un domestique la soutint. Elle ne savait plus où elle était ni pourquoi. Puis, revenant à elle et apercevant dans l’antichambre une porte entr’ouverte :

— Il est là ? dit-elle d’une voix étouffée, et elle s’y précipita.

— On n’entre pas, madame, disait bas le domestique courant derrière elle.

Elle était entrée. Sur le lit reposait Allart, pâle, les yeux fermés. Un grand linge sanglant avait été jeté au pied du lit. Un homme se penchait sur Allart.

Elle tomba sur les genoux, les mains accrochées aux draps, sans pouvoir se relever, et elle éclata en sanglots rauques, aigus, entrecoupés, si désordonnés, que le domestique et le médecin en furent effrayés.

— Qui est-ce ? demanda à voix basse au domestique le médecin.

— Je ne sais pas, répondit mystérieusement l’homme qui ouvrait de grands yeux.

Le médecin avait déjà deviné. Ils la relevèrent et