Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/307

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— Et c’est pour toi, ma bonne Rose, que j’ai fait tout cela, pour te venger, reprit-il d’un ton attendri et ravi, accompagné d’un petit rire singulier, enfantin. Il se pencha sur son épaule, débordant de satisfaction, de tendresse.

Par un fait exprès, le marquis arriva, mais Joachim avait besoin de mettre au dehors son contentement, son ivresse.

— Ah ! voilà Alfred, s’écria-t-il avec enthousiasme.

Jamais il n’avait été familier avec le marquis. Celui-ci le crut réellement ivre.

— Ah ! reprit Joachim, mon cher ami, j’ai retrouvé mon vieux poignet de la salle d’armes. C’est réellement magnifique de punir des misérables.

— Ah ! dit M. de Meximiers, votre femme ! Cela devait finir ainsi. Vous avez bien fait.

— Vous le saviez donc ?

— Mais, comme tout le monde, dit le marquis en ayant l’air de glisser sur le sujet.

— Et tout le monde saura aussi que je ne supporte pas l’outrage, comme tous ces complaisants…

Le marquis affecta de le questionner sur les détails d’escrime du combat.

— Le droit rend très fort, dit Joachim superbement ; après lui avoir répondu.

Il faut aller au Cercle ou à l’Opéra ce soir, lui dit le marquis avec une affectueuse façon de conseil.

Il trouvait Joachim de mauvais goût et n’était pas fâché qu’il allât se perdre un peu dans l’esprit de leurs connaissances communes.