Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/309

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Partout où l’événement fut connu, on discuta beaucoup sur la position de M. du Quesnoy, et on le déclara fini. Selon les uns, il finissait bien selon d’autres il y mettait du charlatanisme. Quant à Mme du Quesnoy, elle était rayée du monde, et on regardait Allart comme très ridicule de se faire clouer six mois dans son lit pour une femme qui n’avait jamais eu aucun attrait.

On plaignait beaucoup la baronne, excellente et vertueuse personne que devait désespérer l’indignité de sa fille.

Plusieurs blâmaient Joachim de cet éclat qui ne remédiait à rien et le priverait de la fortune de sa femme, lorsqu’elle hériterait. Pour quelques-uns c’était une preuve de désintéressement. Y aura-t-il ou non une séparation ? était surtout le grand point dans les conversations.

La baronne versa ses lamentations dans le sein de tous ses amis intimes, dont le nombre était extraordinaire. Elle serrait les mains aux gens d’une façon navrante, ne prononçait point le nom de sa fille, mais parlait de l’immense chagrin qui l’accablait, et de l’infortuné Joachim, si éprouvé par le sort.

Elle écrivit à M. du Quesnoy, qui vint la trouver le lendemain. Et elle, qui haïssait tant la sentimentalité chez ses filles, elle fut absolument sentimentale.

— Venez pleurer dans mes bras, mon pauvre enfant, lui dit-elle, venez. Je sais tout. L’indigne personne dont le nom est à jamais banni de mes lèvres a si peu le sens des choses, qu’elle prétendait trouver asile chez moi. Jugez comme je l’ai reçue.