Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/314

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— Oh ! ma chère mère, vous me sauveriez, vous seriez plus que la Providence ! s’écria Joachim avec un élan qui la fit sourire de joie.

— Bon ! donnez-moi trois ou quatre jours, et nous verrons si cela est possible.

— Mais, dit-il, quand vous m’aurez comblé de bienfaits, que pourrai-je faire pour vous prouver que je suis reconnaissant ?

— Eh bien, mon cher fils, vous m’aimerez, répondit-elle d’une façon touchante.

Alors il fut plein d’abandon, lui dit combien il souffrirait d’être rejeté dans une position inférieure et de ne pouvoir soutenir son rang, combien ses ennemis se réjouiraient de sa chute et qu’il fallait absolument se passer des gens officiels qui avaient été si injustes. La baronne était ravie de ses confidences filiales. Ils s’embrassèrent plusieurs fois.

Après le départ de M. du Quesnoy, le cas de conscience se dressa de nouveau devant la baronne. Une seule personne pouvait le trancher : M. Blanchart, en qui elle avait la plus grande confiance, qui était le dépositaire de son testament, et qu’elle consultait dès qu’elle touchait à ses biens.

Elle lui parla donc « sous le sceau du secret » des événements dont elle était affligée, qu’il savait déjà, mais qu’il feignit d’apprendre d’elle.

— Je suis tellement mécontente de ma fille que je veux avantager sa sœur après ma mort, dit-elle.

Le notaire avait conservé une grande admiration pour Françoise et beaucoup d’antipathie contre Joa-