Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/320

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Dès lors, Rose et Laure le stimulèrent constamment, mais il prit le parti d’attendre les cent mille francs de la baronne avant de faire poursuivre Allart et Françoise. Tant pis pour Mme Guyons, si elle n’était pas contente.

Il porta les lettres d’Allart à un avocat qu’il consulta sur les chances de succès d’un procès criminel.

— Il faudrait les lettres de la femme, dit l’avocat, et le flagrant délit n’ayant pas été constaté, si vous n’avez pas des témoignages très forts, je ne sais trop s’il y aura lieu de poursuivre. Le cas me paraît douteux.

— Et, demanda Joachim, si ma femme obtient la séparation de corps, elle pourra, quoiqu’elle m’ait librement donné une partie de sa dot, en exiger la restitution ?

— Encore une confession, murmura l’avocat en le regardant se retirer.

— Je pourrai m’opposer à la séparation, avait pensé Joachim.

Tout ce qui faisait obstacle à ses désirs de punir sa femme lui devenait une cause d’irritation.

Quelques jours s’écoulèrent.

La baronne avait hésité à annoncer immédiatement à Joachim qu’elle ne mettrait point les cent mille francs à sa disposition. Elle espérait, en compensation, lui donner une bonne nouvelle, celle de sa nomination à un poste lucratif. Elle échoua partout. On lui répondit que M. du Quesnoy était trop compromettant. Tout ce qu’on accordait, c’était un consulat sur les côtes