tait tout le contre-coup sur Françoise. Il attendit trois jours, croyant que la baronne céderait.
Joachim vendit enfin son mobilier, ne se réservant que de quoi meubler un appartement de garçon. Il ne garda qu’un domestique et un cheval. Cette vente lui procura vingt-cinq mille francs ; mais ce changement était le premier et irréfutable signe de la décadence, un signe persécutant.
— Comment donc font les gens qui réussissent ? s’écriait-il parfois en se prenant la tête à deux mains. J’avais tout, je sais séduire, j’ai de l’esprit, je suis brave, et je tombe !
Il envoya peu après sa plainte en adultère au procureur du roi.
Le lendemain du duel, Françoise était retournée chez Allart. La fièvre, un peu moins forte, laissait au blessé quelque sentiment.
Il reconnut Mme du Quesnoy et essaya de lui étendre la main, en disant d’une voix très faible : « Nous n’avons pas été heureux. »
Le jour suivant, comme elle arrivait avidement, heureuse de le revoir, Jean, le domestique, qui était un garçon intelligent, l’arrêta au seuil de la porte :
— La mère et la sœur de Monsieur sont installées auprès de lui, dit-il.
Ah ! Philippe était tout pour elle, son cœur et son existence, et elle seule ne pouvait l’approcher ! Mais elles ne l’aiment pas plus que moi ! cria intérieurement son chagrin, je veux les supplier de me laisser le regarder un seul instant.