Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/327

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— Vous êtes le médecin ? Vous certifiez l’impossibilité ? Écrivez, dit-il à un des hommes qui était installé à une table et qui griffonna rapidement.

— Nous nous bornerons à une perquisition dans les papiers, reprit le procureur du roi.

Veuillez, madame — il s’adressa à la sœur — nous faire ouvrir tout secrétaire, toute armoire, coffre, tiroir.

— Jean, put murmurer seulement Mme  Allart en faisant signe au domestique d’obéir.

Alors, durant deux heures, quatre hommes fouillèrent partout, parcoururent toutes les lettres, tous les papiers.

On les entendait aller en groupe d’une pièce dans l’autre, échanger quelques mots, marmotter d’un ton cadencé les lignes qu’ils lisaient.

De temps en temps, le mot : rien ! tombait distinctement et comme avec rancune d’une bouche, et l’interminable froissement des papiers recommençait.

Puis, ils dérangèrent des meubles, frappèrent des housses, et revinrent enfin opérer les mêmes travaux dans la chambre du blessé. Les deux dames n’osaient bouger ni parler.

Le magistrat, homme au coup d’œil exercé, avait compris qu’on ne trouverait rien.

— Allons, dit-il, on a pris ses précautions ! Et il demanda tout d’un coup au docteur : C’est une blessure reçue en duel, n’est-ce pas ?

Tous ses hommes, et lui-même, avaient un air de regret de ne pas avoir réussi dans leurs recherches, et les subalternes interrogeaient involontairement de l’œil