Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les planchers, les recoins obscurs, et les vêtements des hôtes de l’appartement.

Enfin, le magistrat salua fort poliment les dames, et le groupe s’écoula dans l’antichambre avec un grand bruit de pas.

Mme Allart jeta un cri de tourment : Ah ! mon Dieu, quelle peut donc avoir été la cause de ce duel ?

Le docteur se tut, mais Jean crut bien faire et ne compromettre personne en renseignant Mme Allart.

— C’est à cause d’une dame, dit-il, que monsieur s’est battu. On cherche des lettres, mais elles sont probablement dans un petit paquet que j’ai porté à M. l’abbé, la nuit même avant le duel.

— Oh ! cette vie de Paris ! s’écria la sœur d’Allart.

— Oh ! la maudite personne qui a failli me coûter la vie de mon fils ! reprit la mère.

— Ah bien ! si la dame revenait, elle serait bien reçue ! se dit Jean.

Le même jour, Françoise reçut un ordre à comparaître devant le juge d’instruction.

— Voici le moment venu, dit-elle à Mlle Guay en lui tendant le mandat.

Bien que sa poitrine se serrât et que son cœur battît, elle se sentait l’esprit plutôt suspendu que troublé, car elle voyait à la fois des choses très opposées ; on ne l’arrêtait pas encore, c’était-un demi-espoir. Mais elle pouvait ne pas revenir ! Cependant, elle avait le droit de parler, de se défendre. Elle voulait se défendre surtout à cause de son innocence et à cause de Philippe,