Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/345

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D’ailleurs, Mme  Allart et sa fille, dès qu’il fut en état de soutenir un entretien, ne purent s’empêcher de montrer leur aversion contre la femme inconnue qui leur avait attiré ces angoisses. Enfin, s’étant senti de la force, il les pria de lui laisser le champ libre durant une demi-journée, parce qu’il avait des affaires et des travaux indispensables à renouer avec un de ses amis, qui devait en attendre le moment avec beaucoup d’impatience. Elles furent fort défiantes, disputant pied à pied à Allart sa liberté, offrant de se retirer dans une pièce voisine tandis qu’il travaillerait avec son ami, promettant de ne point le déranger. Elles le fatiguèrent beaucoup sans le vouloir, à cause des explications qu’il fut obligé d’imaginer pour vaincre leur résistance.

Elles questionnèrent Jean, demandant s’il ne s’agissait pas de la personne détestée. Il affirma que son maître n’attendait que des messieurs.

Lorsque Françoise fut sûre qu’elle allait revoir Philippe, il lui sembla que jamais elle n’avait eu de tourments. Elle ne put ni manger ni dormir, et rassasia sans relâche Charlotte de son bonheur.

Elle avait à peine embrassé Philippe, rempli sa chambre de son extase, elle lui avait à peine appris la bonne nouvelle des poursuites judiciaires abandonnées, à peine promis de lui écrire, pleuré dans ses bras, affirmé que son mari n’avait plus donné signe de vie, à peine entendu avec une avidité sombre et pantelante le récit du duel, à peine tout dit enfin, car il lui sembla que tant de choses ne durèrent pas plus de quelques secondes, que Mme  Allart et sa fille reparurent subite-