Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/347

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ses esprits, envoya à Charlotte, par un commissionnaire, une lettre pour avertir son amie qu’elle se décidait sur-le-champ à aller louer un petit appartement chez les dames Saint-Jérôme, où elle se rendit bientôt. Charlotte ne tarda pas à y accourir, et déclara qu’elle allait louer un petit logis à côté du sien, qu’elle ne retournerait point chez elle, et que de la sorte Joachim serait dépisté.

Allart se plaignit si vivement de l’indiscrétion de sa mère et de sa sœur, que les deux dames furent blessées de la préférence accordée à l’étrangère. Et bientôt, le voyant en passe de parfait rétablissement, et après lui avoir proposé de l’emmener, à quoi il se refusa, elles repartirent pour la province.

Pendant cet intervalle, Françoise, livrée un peu plus à elle-même dans l’appartement de l’abbaye Saint-Jérôme que chez Charlotte, passa par des sentiments très divers. La dernière attaque de Joachim lui faisait craindre que, lorsqu’Allart serait guéri, M. du Quesnoy ne le provoquât de nouveau. Elle perdait l’espoir de sortir d’une situation où le bien même apportait toujours la souffrance et l’anxiété. Rien ne la délivrerait de Joachim, ni la lassitude de celui-ci, ni un accident ! Près des religieuses et de leur vie paisible, elle songea un moment à entrer au couvent. Elle était saisie d’une impression d’abandon. Il lui semblait qu’elle allait depuis longtemps à la dérive, que sa vie était vide et stérile ; l’hypocondrie la prenait. Elle pria Charlotte d’aller trouver la baronne à laquelle elle voulait demander la permission de la voir. Mme  Guyons fit répondre