Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il y eut un grand tumulte, mais Joachim se leva et s’écria pathétiquement :

— Tout le monde sait que j’ai déjà versé deux fois le sang, je me refuse à égorger un enfant ! Qu’il dise d’ailleurs publiquement son âge et quel est le motif de son attaque !

Le maître du café exigea que les agresseurs sortissent. Le lendemain, Charles de Bertiny était cité en police correctionnelle pour coups, blessures et outrages.

Il n’y avait rien à faire contre M. du Quesnoy. Charles fit une visite à Allart, puis à Mme  du Quesnoy, sans leur parler de sa nouvelle querelle. Françoise le revit avec émotion et plaisir. Charles retourna à Brest, où son navire prenait la mer, car M. du Quesnoy s’était désisté.

Joachim dévora rapidement l’argent que lui avait procuré la vente de son mobilier. Il était devenu tout à fait un bon enfant et se moquait de sa femme avec ces demoiselles.

Le jeu et des emprunts, petit jeu, petits emprunts, le soutinrent encore quelque temps. Puis, les créanciers criards surgirent. Sa sœur lui trouva un millier de francs.

Ne sachant où donner de la tête, la baronne ayant refusé de le recevoir, M. Blanchart lui faisant savoir que Françoise réclamait une part des rentes et fermages échus en septembre, part que M. du Quesnoy avait mangée depuis longtemps, Joachim aux abois songea à se réconcilier avec sa femme ; il jouirait par là d’une vingtaine de mille livres de rentes. Après avoir dédaigné