Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/43

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Joachim s’arrêta brusquement, stupéfait, puis se jeta sur un fauteuil.

— Ah, ceci devient trop bouffon, dit-il en affectant un accent persifleur, aigu, mais qui resta âcre et grondant.

— Ces querelles sont de mauvais goût, ajouta-t-il ; vous ne désirez pas, je pense, que je vous batte ?

— Vous ne m’avez pas répondu, dit Françoise.

La main de Joachim frappa à coups précipités sur le coussin de son fauteuil.

— Nous sommes ridicules et ennuyeux, continua-t-il ; vos interrogations sont sottes…

— Avez vous payé honnêtement ? dit-elle avec une certaine violence à laquelle il céda malgré lui.

— Mais, ma chère, j’ai ma fortune comme vous avez la vôtre ; de quoi vous inquiétez-vous ? Que signifie ce mot honnêtement, d’ailleurs ? reprit-il en se levant, troublé. N’ai-je pas mes biens !… Une fois pour toutes, vous vous abstiendrez de vous occuper d’une fortune sur laquelle vous n’avez rien à prétendre.

— Qui vous parle de votre fortune ?… C’est de vos actions que je m’occupe. On m’a dit que vous alliez demander la mission diplomatique qui se prépare et que vous avez promise.

— Oui, et ceci, j’y compte, doit vous faire plaisir, car cette mission durera deux mois. Nous serons séparés. Je ne vous emmènerai pas.

— Vous aviez promis devant moi à un de vos amis le crédit de ma mère pour cette même mission.