Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/47

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— Non monsieur, non. Vous savez bien que j’ai un maître plus exigeant que vous, et auquel seul j’obéis.

— Vous êtes une folle absurde ; je vous traiterai comme une folle !…

— Il est six heures et demie, dit froidement Françoise, le valet de chambre va venir annoncer que le dîner est servi.

— Vous avez raison, dit Joachim avec un dépit encore brutal ; mais croyez-vous donc qu’une femme pèse beaucoup en face de…

— En face de… ? demanda Françoise avec ce sang-froid méprisant et cette rigueur qui ne laissaient rien passer et qui étaient pour Joachim des aiguillons odieux.

— Vous vous repentirez de ceci, je vous le promets, ajouta-t-il les dents serrées.

— Je ne sais trop… dit-elle, satisfaite de cette impuissance.

— Je vous jure que vous vous en repentirez, reprit Joachim dont la voix éclata de nouveau.

Il sortit, avec un geste violent, de la chambre à coucher.

Au même moment, on vint annoncer que le dîner était servi.

Ils durent se mettre à table, face à face et avec les apparences de la paix, pour ne pas servir de pâture à la curiosité des domestiques.

Joachim, blessé dans son amour-propre, puisque son essai de domination avait échoué, ne voulait cependant