pas que Popeland et Ninart fussent mal reçus par sa femme, et il essayait de reprendre son calme.
Quant à Mme du Quesnoy, le contentement tout féminin d’avoir fait plier son mari, l’inquiet désir de voir ce qu’amènerait la soirée, une excitation générale, le bourdonnement des paroles de Mlle Guay lui donnaient le besoin de se trouver au milieu de plusieurs personnes, d’aller et de venir, de parler ; elle se sentait animée d’un être nouveau.
Aussi, quand d’un ton tranquille comme si rien ne s’était passé, Joachim lui parla de divers bruits insignifiants du monde, elle y répondit de même.
M. du Quesnoy fut contrarié de ne pas la trouver sombre ou glaciale. Il lui semblait qu’elle portait trop le triomphe dans toute son attitude. Mais il cacha son impression, à cause de la réception de Niflart et de son ami.
Il annonça à sa femme qu’il aurait quelqu’un à lui présenter. Elle lui rappela, de son côté, que Mme Desgraves devait leur amener une personne.
Cependant, ce dîner fut court et leur parut pesant. Les paroles, rares, sortirent à regret. La trêve était aussi désagréable que la lutte. Ils sentirent qu’ils étaient ennemis à jamais.
Après le repas, ils allèrent achever leur toilette.
Quand Françoise, à huit heures et demie, entra dans le salon, Joachim y était. Elle avait mis dans ses cheveux quelques-unes des fleurs de la jardinière. Françoise voulait que toutes ses actions fussent une manifestation de guerre contre son mari.