Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/66

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land, qui venait la prier de subir de nouveau le supplice de la danse.

Elle accepta avec empressement pour se soustraire au naïf dévouement du frère de Rose.

Allart tenta de causer avec Charles, mais celui-ci le reçut avec une réserve raide qui fit que Philippe le laissa.

Quel que fût le soin de Joachim et de Françoise de cacher leurs sensations, plusieurs personnes commençaient à leur trouver un air singulier.

Joachim, enfin débarrassé de ses devoirs premiers de maître de maison, avait pu se réfugier dans le salon de jeu, où le marquis de Bejar avait ouvert une bouillotte. Joachim voulait se montrer beau joueur vis-à-vis son vainqueur. Il fit monter les enjeux et, comme il n’avait pas l’esprit assez libre pour suivre un jeu où il faut beaucoup de sang-froid, il perdit, en très peu de temps, quatre mille francs. Rose, au sortir de danser, passa devant le marquis.

— Comme vous êtes vagabonde, lui dit-il, je vous vois courir partout.

Une pensée avait pris M. de Meximiers : si je ne puis frapper Joachim dans sa femme, je l’atteindrai dans sa maîtresse.

Rose sourit de son plus brillant sourire :

— Cette pauvre femme sait si peu recevoir que l’on ne sait où se mettre.

— Oui, reprit-il, elle passe son temps à changer de coiffures.

— Que d’illusions !