Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/68

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— Ah ! ne me tentez pas, s’écria-t-il, vous êtes le démon.

— Je voudrais l’être pour vous jeter dans la fournaise.

— Je me sens brûler déjà !

— Déjà est bien dit, reprit-elle, mais les glaces de Mme  du Quesnoy vous protégeront, comme saint Antoine.

— Je suis un honnête saint Antoine, je regarderais comme une gloire d’être tenté comme lui.

— Ne troublons pas les cendres de Marivaux. Conduisez-moi donc près des joueurs. Nous verrons s’ils sont toujours magnifiques.

Rose affecta de poursuivre cette comédie sous les yeux de Joachim, dont elle acheva la déconfiture à la bouillotte en lui ôtant la tranquillité nécessaire pour défendre son argent.

Quant au marquis, il savait très bien que tout ce qu’il avait dit de Françoise à Mme  d’Archeranges serait répété partout.

Joachim se leva pour aller chercher de l’argent.

— Jouerez-vous encore ? lui demanda Rose.

— Non.

— Je vais rentrer à votre place.

Les joueurs firent quelque peu la grimace. Le marquis de Bejar quitta la table aussi. Rose engagea M. de Meximiers à faire comme elle.

Elle se cava de cent francs et fut décavée en deux tours. Avec la tyrannie féminine, Rose déclara qu’elle abandonnait le jeu, sans se soucier d’interrompre la