Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/7

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chez une Mme  Desgraves, femme de beaucoup d’esprit, dont le salon était un des plus agréables et des plus recherchés de Paris.

Cette soirée avait lieu un peu en l’honneur d’un ami de cette dame, nommé Philippe Allart, qui revenait d’un long voyage en Asie, rapportant, avec un livre curieux dont on s’occupait, la réputation d’un homme courageux et intelligent.

Philippe Allart, qui faisait sa rentrée dans le monde parisien, trouva d’assez grands changements survenus parmi le personnel féminin surtout. Bien des jeunes filles s’étaient mariées et étaient devenues des femmes à la mode. Celles-ci avaient disparu, celles-là vieilli ; partout, après une absence de quelques années, il apercevait de nouveaux visages, et se sentait presque dépaysé.

Cependant, après avoir causé avec quelques anciennes connaissances et avoir été présenté par son amie, Mme  Desgraves, à tout ce qu’il y avait d’important chez elle, son attention commença à être singulièrement attirée par un groupe de trois jeunes femmes très remarquables par leur élégance. L’une d’elles, il l’avait vue jadis, il l’avait connue. Mais où ? Ce n’était plus la même physionomie que celle qu’il entrevoyait vaguement dans ses souvenirs.

Peu à peu il s’était, pour mieux examiner, approché d’une table où il feignait de feuilleter des livres. L’intérêt de sa contemplation devint d’autant plus vif qu’il crut remarquer une sorte de querelle entre les trois jeunes femmes. Du moins, au geste, à un froncement de