de l’âme Charles, et frémit quand Joachim parut intervenir. Et quand il put penser qu’elle avait réussi dans son entreprise, il fut joyeux.
Allart ne put résister au désir, au plaisir de féliciter Françoise. Il oublia absolument où il était, et combien peu lié il était, et combien peu il avait le droit d’agir ainsi. L’atmosphère était ce jour-là contraire à toute étiquette, et quelque effort que l’on fît pour se contenir de part et d’autre, on avait le vague sentiment de blesser le respect humain, ce tyran de toute bonne compagnie.
Allart dit à demi-voix à Françoise « Oh ! vous êtes une femme digne de tous les respects. »
Elle reçut franchement le compliment en souriant et en inclinant la tête.
— Vous avez là une cruelle ennemie, dit-il, et qui ne soupçonnait pas combien vous lui êtes supérieure.
Françoise le remercia de nouveau d’un regard, d’un sourire et d’un geste, et alla retrouver Mme Desgraves qui l’appelait de la main.
Allart craignit alors d’avoir été indiscret, et se demanda si ce sourire et ce geste ne lui donnaient pas ironiquement quelque leçon de convenance. On n’a pas le droit de témoigner aussi naïvement son intérêt à une femme, à qui on a à peine parlé jusque-là, et on s’attira parfois une leçon méritée.
Mme du Quesnoy ne l’aurait-elle pas pris pour un être mal élevé, ou au moins trop familier ? Il n’était pas sans un peu de tourment à cet égard.
Mais Mme Desgraves lui fit signe de venir, et, comme il s’approchait :