Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/78

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Les fleurs ! Ce souvenir d’un enfantillage revint cruellement pour Françoise. Elle avait été entraînée par l’ardeur de la lutte à une bravade imprudente dont elle porterait la peine. M. de Meximiers l’en avait déjà punie. Son mari lui en frapperait-il à chaque instant la figure, comme d’une poignée d’épines ? Non.

— J’ai reçu, dit-elle, d’une main inconnue, des fleurs, et je m’en suis parée pour savoir si la main inconnue se révèlerait.

— Ah ! dit Joachim, et elle s’est révélée ? Il songeait à Allart.

— Oui, reprit Françoise, c’était un cadeau de Mme  d’Archeranges.

Joachim tomba de son haut. Tous étaient très étonnés.

— On m’a dit, en effet, qu’elles m’allaient mal, je les ai ôtées ; je crois que Mme  d’Archeranges en a été piquée et que son mal de tête est venu de là.

Joachim ne savait que penser. Mme  Desgraves et Allart lurent promptement sur la figure de Françoise une joie particulière, mais ils ne pouvaient comprendre l’énigme.

— Ah ! c’est possible, dit Joachim qui s’éloigna pour dire adieu à M. Niflart et à M. Popeland. Mais intérieurement il pensait : Cette sotte ne saurait être si dissimulée.

Mme  Desgraves emmena Allart en disant « Il y a quelque chose d’assez singulier, cette petite femme me semble avoir joué Joachim. Il en était tout penaud. Elle finira par se former ! »