Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/80

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— Ce petit drôle, et cet homme qu’a amené Mme Desgraves, ce balourd ?

— Ce sont en effet mes amis, et j’en ai trop peu pour m’en séparer.

— Vous l’avouez donc ?…

— Mais que m’importe cette querelle ridicule, dit-elle ; vous avez eu les explications que vous désiriez, vous pouvez maintenant me laisser, je pense…

La tête tournait à Joachim les idées les plus folles y passaient. Quel tourment inventerait-il pour sa femme ?

— Je reste avec vous, dit-il, vous me devez obéissance.

Un éclair jaillit de la figure de Mme du Quesnoy :

— Jusqu’à quel degré de mépris envers vous voulez-vous donc que j’en vienne ?

Il saisit une coupe de cristal sur la cheminée et la brisa contre terre…

— Mais vous voulez donc que je… Il bondit vers elle, puis s’arrêta, tourna sur lui-même et sortit, car cette fois il n’espérait plus en venir à bout.

Elle entendit le bruit des portes qui battaient successivement sous la main de Joachim comme un roulement de tonnerre.

Les domestiques, encore rassemblés dans les salons, disaient, dans leur odieux langage : «  Il y a du grabuge, c’est pour sa…  »

— Eh ! laissez-les donc se prendre aux cheveux !

Puis on vit monsieur traverser rapidement l’antichambre en paletot, le chapeau sur la tête, et sortir.