Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/81

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Et la femme de chambre se précipita avidement dans la chambre de madame pour y tâcher d’apprendre du nouveau.

— Faut-il dire au valet de pied d’attendre monsieur ? dit-elle.

— Il est sorti ?

— Oui.

— Non ! qu’on n’attende pas.

Joachim courait chez Mme d’Archeranges, non point tant pour la consoler que pour faire une blessure à sa femme.

Et Françoise était blessée, non du fait en lui-même, mais de l’intention et du cynisme avec lequel on la manifestait.

Quant à M. du Quesnoy, après avoir bien constaté toute son impuissance par les extravagances qui, seules, se présentaient à son esprit comme des moyens de triompher de sa femme, il avait pris son parti, avec son habituelle décision, non pas cependant sans que la déraison causée par la haine et la fureur ne s’y mêlât encore.

Tandis que Françoise se couchait, fiévreusement excitée, incapable de dormir, mais remplie d’une satisfaction âcre, M. du Quesnoy sonnait à la porte de Mme d’Archeranges.

Il était plus d’une heure du matin ; la servante, bien qu’elle reconnût Joachim, hésitait à l’introduire aussi tard.

Il passa outre et entra dans la chambre de Rose. Celle-ci, à demi déshabillée, se tenait le front dans les