Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/86

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— Voulez-vous être seule ? demanda-t-il.

Elle étendit la main

— Non, restez avec moi, dit-elle d’un ton bas, mais exalté.

Peut-être, cette fois-là, s’aimaient-ils véritablement.

Le lendemain, Mme d’Archeranges fut calme, presque aussi gaie qu’une personne qui n’a point éprouvé d’échec, et on arrêta le projet de voyage en Allemagne.

Après tout, Françoise devait bien savoir où Joachim avait passé son temps, depuis la fin de la soirée, et une telle revanche aussi immédiate était la source du contentement de Rose.

Lorsque la femme de chambre entra dans la chambre, elle trouva Joachim au chevet du lit de Mme d’Archeranges ; tous deux paraissaient assoupis. Le bruit qu’elle fit les réveilla.

— J’ai été malade toute la nuit, j’ai eu une grande fièvre, lui dit Rose, monsieur ne savait où était votre chambre dans la maison et n’a pu aller vous chercher…

— Je ne pouvais quitter madame, car elle avait un peu de délire, ajouta Joachim.

Des flacons de sels, des verres d’eau sucrée étaient sur la table. Une odeur d’éther remplissait la chambre.

La servante fit de grandes exclamations.

À dix heures du matin, Joachim et Rose déjeunaient ensemble dans la salle à manger.

Charles apparut. Il y eut une hésitation et une surprise, presque un effroi réciproques. Mais aussitôt Rose se leva et lui cria :