Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/97

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Elle se remit à écrire. Et comme Joachim et Françoise ne desserraient pas les dents.

— Oh ! vous pouvez causer, dit-elle, cela ne me gêne nullement. J’en ai une longue habitude.

Il y avait fort longtemps que M. et Mme  du Quesnoy ne s’étaient trouvés ensemble chez la baronne, en comité de famille, et leurs discussions leur rendaient à la fois comique et cruel le langage de Mme  Guyons.

Quand celle-ci eut terminé, elle les chargea tous deux de cacheter ses innombrables lettres. Ils furent obligés de s’installer en face l’un de l’autre de chaque côté de son bureau, et coururent risque de se toucher la main lorsqu’ils approchaient la cire d’une bougie unique placée par la baronne à égale distance de chacun d’eux.

Enfin, Joachim se décida à parler à sa belle-mère du poste diplomatique, et avec d’autant plus de chaleur que Françoise était là et sentirait contre qui cette chaleur était déployée.

Mais le départ de M. du Quesnoy, quoiqu’ainsi proclamé avec une intention hostile, ne déplaisait plus à Françoise.

Elle aspirait à être délivrée au moins pendant quelque temps de l’homme qui étouffait sa vie.

Cependant, par acquit de conscience, elle crut devoir protester.

Mme  Guyons, que pressait Joachim, avait répondu que l’affaire était en bon train au ministère.

— Cette place, dit Mme  du Quesnoy, avait été positivement promise à M. de Daignes, c’est pour lui qu’on devait la solliciter.