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Page:Duras - Ourika et Édouard, II.djvu/20

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ÉDOUARD.

n’avoir rien à demander, pas même un délai. » L’ordre d’exil arriva dans la soirée, et répandit la douleur et la consternation à l’hôtel d’Olonne. M. le maréchal d’Olonne, avec le plus grand calme, donna des ordres précis ; et, en fixant une occupation à chacun, suspendit les plaintes inutiles. Le duc de L., le prince d’Enrichemont et les autres amis de la famille accoururent à l’hôtel d’Olonne au premier bruit de cette disgrâce. M. le maréchal d’Olonne eut toutes les peines du monde à contenir le bouillant intérêt du duc de L., à enchaîner son zèle inconsidéré et à tempérer la violence de ses discours. Le prince d’Enrichemont, au contraire, toujours dans une mesure parfaite, disait tout ce qu’il fallait dire, et je ne sais comment, en étant si convenable, il trouvait le moyen de me choquer à tout moment. Quelquefois en écoutant ces phrases si bien tournées, je regardais madame de Nevers, et je voyais sur ses lèvres, un léger sourire, qui me prouvait que le prince d’Enrichemont n’avait pas auprès d’elle plus de succès qu’auprès de moi. J’eus à cette époque un chagrin sensible. M. d’Herbelot se conduisit envers M. le maréchal d’Olonne de la manière la plus indélicate. Ils avaient eu à traiter ensemble une affaire relative au gouvernement de Guienne ; et après des contestations assez vives, mon oncle avait eu le dessous. Il restait quelques points