Page:Duret - Voyage en Asie.djvu/146

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ont atteint le degré de kioudgin. Il en résulte qu’en Chine il y a, travaillant pour les examens et revenant s’y présenter sans cesse, des hommes de tout âge, et on peut voir l’aïeul, le fils et le petit-fiis, se rendre tous les trois comme siouisaï à l’examen où l’on confère le grade de kioudjin.

Tout le travail des intelligences d’élite est donc dirigé dans un unique et étroit canal, celui qui conduit aux examens et y fait réussir. C’est que tout est là. Le pouvoir, la fortune, les honneurs pour les plus favorisés, qui passent à la solde de l’État et deviennent mandarins, et pour ceux qui, les places administratives occupées, restent à l’état de simples gradués sioutsaï ou kioudjin, un haut degré de considération personnelle et d’influence morale.

Qu’on se figure maintenant qu’en Chine il n’y a point de classe correspondante à celle que forment en Europe les hommes adonnés spécialement à la connaissance des lois, qu’il n’y a non plus rien qui corresponde à l’étude de nos sciences exactes, et que par conséquent, à côté des lettrés, il n’y a point de catégorie autre à faire sous le titre de légistes ou de savants, et l’on verra le rôle immense qui appartient aux lettrés, produit de l’examen officiel. Ils conden-