méthodique de patienter jusqu’à ce que ces sciences eussent fait des progrès et pussent être utilisées avec plus d’assurance. Mais c’est que, justement, la patience ne nous est pas permise. Nous ne sommes pas libres de nous poser ou d’ajourner le problème : il nous est posé, ou plutôt imposé par les choses elles-mêmes, par les faits, par la nécessité de vivre. La question n’est pas entière. Nous sommes embarqués et il faut suivre. Sur bien des points, notre système traditionnel d’éducation n’est plus en harmonie avec nos idées et nos besoins. Nous n’avons donc de choix qu’entre les deux partis suivants : ou bien essayer de maintenir quand même les pratiques que nous a léguées le passé, bien qu’elles ne répondent plus aux exigences de la situation, ou bien entreprendre résolument de rétablir l’harmonie troublée en cherchant qu’elles sont les modifications nécessaires. De ces deux partis, le premier est irréalisable et ne peut aboutir. Rien n’est vain comme ces tentatives pour donner une vie artificielle et une autorité d’apparence à des institutions vieillies et discréditées. L’échec est inévitable. On ne peut pas étouffer les idées que ces institutions contredisent ; on ne peut pas faire taire les besoins qu’elles froissent. Les forces contre lesquelles on entreprend ainsi de lutter ne peuvent pas ne pas avoir le dessus.
Il n’y a donc qu’à se mettre courageusement à l’œuvre, qu’à rechercher les changements qui s’imposent et à les réaliser. Mais comment les découvrir si ce n’est pas la réflexion ? Seule, la conscience