LE SUICIDE ANOMIQUE.
Départemeatâ où il se commet par i 00.000 habitants (1878-i887). De 48 à 43 suicides ( 5 — 38 à 31 — (6 — 30 à 24 — (6 — 23 à 18 — (15 - 17 à 13 — (18 — 12 à 8 — (26 — 7à 3 - (10 départements). )• )• )• - )• - )• - ). Nombre moyen des personnes vivant de leurs revenus par 1 .000 habitants, dans chaque groupe de départements (1886).
73 69 59 49 49 42 La comparaison des cartes confirme celle des moyennes (V. Planche V, p. 270). Si donc les crises industrielles ou financières augmentent les suicides, ce n’est pas parce qu’elles appauvrissent, puisque des crises de prospérité ont le même résultat; c’est parce qu’elles sonl des crises, c’est-à-dire des perturbations de Tordre collec- tif (1;. Toute rupture d’équilibre, alors même qu’il en résulte une plus grande aisance et un rehaussement de la vitalité générale, pousse à la mort volontaire. Toutes les fois que de graves réarrangements se produisent dans le corps social, qu’ils soient dus à un soudain mouvement de croissance ou à un cataclysm’e inattendu, l’homme se tue plus facilement. Comment est-ce possible? Comment ce qui passe généralement pour améliorer l’existence peut-il en détacher? Pour répondre à cette question, quelques considérations pré- judicielles sont nécessaires. r (1) Pour; prouver que Tamélioration du bien-être diminue les suicides, on a essayé papois d’établir que, quand Témigration, cette soupape de sûreté de la misère, est largement pratiquée, les suicides baissent (V. Legoyt, p. 257- 259). Mais les cas où, au lieu d’une inversion, on constate un parallélisme eiî^re Cf»« djux phénomènes, sont nombreux. En Italie, de 1876 à 1890, le nombre dS^lémigrants est passé de 76 pour 100.000 habitants à 335, chiffre qui a même Vté dépassé de 1887 à 1889. En même temps les suicides n’ont cessé de croît V®- U
