Page:Durkheim - Le Suicide, Alcan, 1897.djvu/385

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l’élément social du suicide. 363 trées. Mais il nous sufQt de faire voir que nos conceptions socio- logiques, sans être empruntées à un autre ordre de recherches, ne sont cependant pas sans analogues dans les sciences les plus positives. IV. Appliquons ces idées à la question du suicide; la solution que nous en avons donnée au début de ce chapitre prendra plus de précision. Pu n’y a pas d’idéal moral qui ne combine, en des proportions variables selon les sociétés, Tégoïsme, l’altruisme et une cer- taine anomie. Car la vie sociale suppose à la fois que l’individu a une certaine personnalité, qu’il est prêt, si la communauté Texige, à en faire l’abandon, enûn qu’il est ouvert, dans une certaine mesure, aux idées de progrèslxl’est pourquoi il n’y a pas de peuple où ne coexistent ces trois courants d’opinion, qui inclinent Thomme dans trois directions divergentes et même contradictoires. Là où ils se tempèrent mutuellement, l’agent moral est dans un état d’équilibre qui le met à l’abri contre toute idée de suicide. Mais que Tun d’eux vienne à dépasser un certain degré d’intensité au détriment des autres, et, pour les raisons exposées, il devient suicidogène en s’individualisant,! Naturellement, plus il est fort, et plus il y a de sujets qu’il contamine assez profondément pour les déterminer au suicide, et inversement. Mais cette intensité elle-même ne peut dépendre, que des trois sortes de causes suivantes : 1° la nature des indi- vidus qui composent associés, c’est-à-dire la nature de l’organisation événements passagers qui troublent le fonctionnement de la vie collective sans en altérer la constitution anatomique, comme les crises nationales, économiques, etc.^Pour ce qui est des pro- priétés individuelles, celles-là seules peuvent jouer un rôle qui se retrouvent chez tous. Car celles qui sont strictement person- nelles ou qui n’appartiennent qu’à de petites minorités sont la société; 2"" la manière dont ils sont la nature de l’organisation sociale ; 3^ les