Reste l'action de la température. Si l'on réunit ensemble tous les crimes contre les personnes, la courbe que l'on obtient ainsi semble confirmer la théorie de l’école italienne. Elle monte jusqu’en juin et descend régulièrement jusqu’en décembre, comme celle des suicides. Mais ce résultat vient simplement de ce que, sous cette expression commune de crimes contre la personne, on compte, outre les homicides, les attentats à la pudeur et les viols. Comme ces crimes ont leur maximum en juin et qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les attentats contre la vie, ce sont eux qui donnent à la courbe sa configuration. Mais ils n’ont aucune parenté avec l’homicide; si donc on veut savoir comment ce dernier varie aux différents moments de l’année, il faut l’isoler des autres. Or, si l’on procède à cette opération et surtout si l'on prend soin de distinguer les unes des autres les différentes formes de la criminalité homicide, on ne découvre plus aucune trace du parallélisme annoncé (V. Tableau XXXII). En effet, tandis que l’accroissement du suicide est continu et régulier de janvier à juin environ, ainsi que sa décroissance pendant l’autre partie de l’année, le meurtre, l’assassinat, l’infanticide oscillent d’un mois à l’autre de la manière la plus capricieuse. Non seulement la marche générale n’est pas la même, mais ni les maxima ni les minima ne coïncident. Les meurtres ont deux maxima, l’un en février et l’autre en août; les assassinats deux aussi, mais en partie différents, l’un en février et l’autre en novembre. Pour les infanticides, c’est en mai; pour les coups mortels, c’est en août et septembre. Si l’on calcule les variations, non plus mensuelles, mais saisonnières, le& divergences ne sont pas moins marquées. L’automne compte à peu près autant de meurtres que l’été (1.968 au lieu de 1.974) et l’hiver en a plus que le printemps. Pour l’assassinat, c’est l’hiver
l'homicide, d’une rigoureuse exactitude, parce que la statistique criminelle fait commencer sa première période à 16 ans et la fait aller jusqu’à 21, tandis
que le dénombrement donne le chiffre global de la population de 15 à 20. Mais cette légère inexactitude n’altère en rien les résultats généraux qui se
dégagent du tableau. Pour l'infanticide, le maximum est atteint plus tôt, vers 25 ans, et la décroissance beaucoup plus rapide. On comprend aisément
pourquoi.